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Évolutions des prix de l'immobilier

Un voyage à travers le temps

L’immobilier reste l’un des piliers du patrimoine des Français. Pour les ménages comme pour les professionnels, il constitue à la fois un lieu de vie, un placement et un indicateur économique majeur. Pourtant, les prix de la pierre ne suivent pas une ligne droite : ils obéissent à des cycles, influencés par la croissance, les politiques monétaires et la confiance des acteurs. Retour sur l’histoire des prix immobiliers en France, des Trente Glorieuses jusqu’à aujourd’hui .

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Les Trente Glorieuses et l’équilibre (1960–2002)

Pendant près de quatre décennies, les prix des logements en France sont restés globalement stables par rapport aux revenus des ménages. L’économiste Jacques Friggit a mis en évidence ce phénomène à travers le célèbre “tunnel de Friggit” : un corridor théorique de ±10 % autour de la tendance de long terme.

Tant que les prix évoluaient dans ce tunnel, le marché était considéré comme équilibré. Acheter un logement représentait alors un effort financier significatif mais soutenable, sans emballement spéculatif.

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La bulle et le krach des années 1990

À la fin des années 1980, notamment à Paris et en Île-de-France, les prix connaissent une hausse spectaculaire : +85 % entre 1985 et 1991.
Cet emballement, alimenté par la spéculation et un accès au crédit plus aisé, finit par se retourner.

Entre 1991 et 1997, le marché subit un krach immobilier avec une chute des prix de 30 à 40 %.
Anecdote : un appartement acheté 1 million de francs (≈150 000 €) en 1990 pouvait se revendre à peine 100 000 € quelques années plus tard.

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L’explosion des années 2000

De 1997 à 2007, les prix s’envolent à nouveau.

Hausse de 150 à 200 % selon les régions,

jusqu’à +191 % à Paris. Les causes :une baisse continue des taux d’intérêt, un accès facilité au crédit,une demande soutenue dans les grandes villes.C’est la période où les prix s’écartent durablement du tunnel de Friggit, signalant une déconnexion avec les revenus des ménages.

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2007–2009 : la crise financière mondiale

La crise des subprimes venue des États-Unis atteint la France.

Les prix baissent de -3 % en 2008, puis -7 % en 2009.

Le volume des transactions chute, les promoteurs ralentissent leurs projets, et les acheteurs adoptent une attitude prudente.

Pour les professionnels, cette période marque un tournant : le conseil devient stratégique pour rassurer et accompagner les clients dans un climat d’incertitude.

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2010–2020 : reprise et nouveaux sommets

La décennie suivante est marquée par une reprise durable.

Les taux de crédit historiquement bas soutiennent la demande.

Paris franchit la barre des 10 000 €/m².

Des métropoles régionales comme Lyon, Bordeaux ou Nantes enregistrent des hausses impressionnantes.

Les dispositifs fiscaux (Pinel, LMNP) encouragent l’investissement locatif.
Pour les particuliers, c’est une opportunité d’emprunter à faible coût ; pour les investisseurs, c’est l’âge d’or des stratégies de rendement.

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2022–2025 : ralentissement et frémissement de reprise

La remontée brutale des taux d’intérêt à partir de 2022 met fin à l’euphorie.Les prix stagnent ou reculent dans plusieurs grandes villes.

Les acheteurs voient leur capacité d’emprunt réduite.

Les vendeurs doivent ajuster leurs prétentions.En 2025, cependant, les premiers signaux d’un rebond mesuré apparaissent : le prix moyen d’un logement ancien progresse de +0,4 % au premier trimestre. Paris se stabilise autour de 9 500 €/m², et le marché semble retrouver un nouvel équilibre.

 

Ce que nous enseigne l’histoire

L’histoire immobilière française est marquée par des cycles récurrents :

hausse (1985–1991, 1997–2007, 2010–2020) ,correction (1991–1997, 2007–2009, 2022–2023),reprise progressive.

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Ne pas céder à la panique en période de baisse.

Penser long terme : l’immobilier reste une valeur refuge sur plusieurs décennies.​ De la stabilité des Trente Glorieuses aux excès des années 2000, en passant par les crises et les reprises, l’immobilier français a montré sa résilience. À court terme, les prix peuvent baisser, stagner ou repartir à la hausse. Mais à long terme, la tendance reste solide : la pierre demeure un pilier du patrimoine français.​​​​

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